Rendez-vous avec François Gemenne

Benoît Hamon a commencé à s'intéresser aux perturbateurs endocriniens, à la suite de sa rencontre avec l’épistémologue, Alfred Spira, chercheur à l’INSERM. Il en a ensuite fait un axe de santé publique de son programme, qu’il considère comme un enjeu majeur de santé publique. Il cherche aussi beaucoup à sensibiliser sur la questions des perturbateurs endocriniens. Cette proposition est une des premières en terme de santé publique. Il y a un très grands nombres de propositions dans le programme, seulement une dizaine d’entre elles, souvent dans chaque domaine mais pas nécessairement, sont des propositions phares du candidat. Les perturbateurs endocriniens en font partie. Ces propositions phares permettent avant de distinguer les candidats des uns des autres. Ces propositions ne sont pas nécessairement primordiale, comme la légalisation du cannabis, mais sont des marqueurs d’identification du programme. La proposition d’interdire les perturbateurs endocrinien n’est pas traitée dans la sphère écologie/environnement mais traitée par le volet santé publique. Monsieur Gemenne est contacté tous les jours par au moins un ou deux lobby. La consigne qui est a été donnée: ne pas les recevoir. Benoît Hamon ne veut pas être soumis à des lobbys, c’est ainsi une manière d’essayer de neutraliser leur influence, et non pas une mesure anti-industrie. L’idée derrière est de ne pas avoir un message biaisé par les industries. C’est surtout au niveau européen qu’il pense qu’il y aura de la réglementation (encouragée à l’échelle nationale française). Cependant entre ce qu’ils souhaitent faire et ce qui est réalisable/réalisé, ils savent qu’il y a un grand écart; c’est vers ça qu’ils tendent. La manière dont les débats ont été menés durant la primaire biaisent le débat. En effet, comme les candidats à la primaire ont des opinions politiques relativement proches sur un très grand nombre de sujets, il faut qu’ils aient toute une série de propositions qui visent à se démarquer des autres, dans le cas de Hamon les perturbateurs endocriniens notamment. Seulement, cette mesure phare qui a été mise en avant pendant la primaire, reste dans le débat pour la présidentielle. Cette mesure a été choisie comme phare pour ancrer l’ancrage écologiste dans la primaire, mais qui va rester comme une mesure phare au-delà de la primaire dans le processus d’élection présidentielle. C’est alors un des effets pervers de la primaire puisque les propositions deviennent marginales dans le débat public. Mais c’est aussi ce qui va distinguer le programme Hamon d’autres programme, il met l’accent sur des choses qui ne sont pas traitées par les autres candidats. Le rôle d’un conseiller scientifique est de rencontrer le candidat sur leurs sujets, de passer des notes, ils sont sollicités pour produire des notes ou des avis ou aide sur un discours de campagne ou débat télévisé de campagne. Ils sont à la fois utilisés par le candidat qui cherchent à gagner en crédibilité grâce à la petite notoriété du scientifique dans un milieu scientifique, aka « je suis entouré de chercheurs éminents ». Mais c’est aussi bénéfique pour le chercheur qui voit ses recherches mises en avant sur le devant de la scène.