Dans le cadre de la politique de réduction des risques, une salle d'injection de drogue appelée Salle de Consommation à Moindre Risque (SCMR) a ouvert ses portes à Paris rue Ambroise Paré dans le Xe arrondissement le 11 octobre 2016. Ce projet a fait surgir une controverse, faisant s'affronter de nombreux types d'acteurs tels que les riverains, les personnalités ou entités politiques, des entreprises, des professionnels de santé, etc.

Qu’est-ce qu’une SCMR ?

Une Salle de Consommation à Moindre Risque, aussi appelée Centre d'Injection Supervisé, est une structure dans laquelle les usagers peuvent venir s'injecter des drogues -qu'ils apportent- de façon plus sûre et hygiénique, sous la supervision d'un personnel qualifié. Elle cherche ainsi à réduire les risques sanitaires auxquels sont sujets les usagers de drogue injectable. La SCMR répond ainsi à un double objectif de santé publique mais également de tranquillité publique, en réduisant les nuisances associées à l’usage de drogues en milieu urbain et en favorisant un meilleur vivre-ensemble dans le quartier.

De quels risques sanitaires parle-t-on ?

Les usagers de drogue injectable sont particulièrement touchés par une mortalité élevée : certaines études montrent que les hommes interpellés pour usage d’héroïne, de cocaïne ou de crack ont 5 fois plus de risque de décéder que les hommes du même âge. Cette mortalité est due à l’utilisation de matériel d’injection non stérile et de seringues souillées ayant déjà été utilisées. Cela favorise la transmission de maladies comme le VIH (virus du SIDA) qui touche plus de 10 % des usagers de drogue injectable en 2011 ou encore l’hépatite C, qui touche 40 % de cette population et est une maladie du foie pouvant entraîner cancers et tumeurs -et donc la mort de l’usager- si elle n’est pas dépistée suffisamment tôt. Il peut également exister des risques d'overdose. La SCMR est donc une réponse à ce problème sanitaire et propose ainsi du matériel stérile mais également des techniques d’insertion plus sûres afin de réduire les comportements à risque. De plus, la présence de professionnels permet de garantir aux utilisateurs une certaine sécurité en cas d'overdose.

Par qui est gérée la Salle de Consommation à Moindre Risque ?

C’est l’Association Gaïa qui s’occupe de la Salle de Consommation à Moindre Risque. C’est une association médico-sociale dans le soin en addictologie qui a pour objectif de favoriser la réduction des risques liés à l’usage de drogues. La SCMR est financée par l’Agence Régionale de Santé et ses locaux appartiennent à l’hôpital Lariboisière.